Uro-néphrologie

L’azoospermie peut être améliorée par acupuncture

Une étude de cas iranienne de Bidouee et coll. montrent que quarante séances d’acupuncture utilisant le protocole de Siterman à raison de deux par semaine chez un homme de 31 ans initialement en azoospermie a permis d’obtenir un spermogramme avec 18 millions de spermatozoïdes/ml dont 10% ayant une bonne motilité et 60% de forme normale. Ce protocole de Siterman est appliqué selon la différenciation des syndromes : les points 6Rte, 4VC, 7P, 6R, 30E ont tous été stimulés pendant 25mn en cas de Vide du Rein ou de Glaires-Humidité. Sont rajoutés 3R, 23V, 11R et 52V en cas de Vide de yang du Rein exclusivement (attribué à un défaut de la spermatogenèse) ; ou 9Rte, 5F, 11GI, 28E et 41VB si Glaires-Humidité (correspondant à une inflammation de l’arbre génital). Des points secondaires peuvent aussi être associés selon les zheng : 4GI, 36E, 10Rte, 7C, 20V, 6MC, 1,2,6VC, 4VG, 20VG, 20VB, 3F, 7R et 27VB. Pas plus de douze points par séance.


 

L’électroacupuncture au point 40V (Weizhong) est efficace pour soulager la douleur provoquée par la lithotripsie extracorporelle tout comme l’EA simulée

La lithotripsie ou lithotritie extracorporelle (LEC) est une technique qui consiste à éliminer en fragments les calculs par le biais d’ondes de choc ultrasonores. La LEC est l’option privilégiée pour le traitement de la lithiase urinaire. Cependant, l’intensité de la douleur induite nécessite généralement le recours aux agents anesthésiques ou analgésiques. Une équipe taïwanaise a réalisé une étude contrôlée randomisée en simple aveugle chez 74 patients traités par LEC pour lithiase urinaire supérieure. L’objectif est de développer une approche de l’anesthésie assistée par acupuncture, afin d’améliorer le soulagement de la douleur.


 

Voir en ligne : Chen WT, Chang FC, Chen YH, Lin JG. An Evaluation of Electroacupuncture at the Weizhong Acupoint (BL-40) as a Means of Relieving Pain Induced by Extracorporeal Shock Wave Lithotripsy. Evid Based Complement Alternat Med. 2014 ;2014:592319. doi : 10.1155/2014

Lithiase vésicale. Iconographie de Nevit Dilmen sous licence CC BY-SA 3.0 disponible http://commons.wikimedia.org/wiki/File :Bladder_Stone_08783.jpg#mediaviewer/File :Bladder_Stone_08783.jpg


Les participants sont répartis de façon aléatoire en trois groupes : groupe haute fréquence électro-acupuncture (EA 100 Hz), groupe électro-acupunture simulée (sham-EA) et groupe contrôle. Chaque groupe est composé de 24-25 patients. Aucune procédure n’a été réalisée avant la LEC pour le groupe témoin. Dans les groupes EA 100 Hz et sham-EA, deux aiguilles sont insérées sur la jambe du côté affecté par la lithiase urinaire, au point 40V (Weizhong) et en un point en dehors du méridien, à 3 cm du point 40V. Dans le groupe EA, seul le point 40V est manipulé pour obtenir la sensation de « deqi ». La haute fréquence 100 Hz (largeur d’impulsion 100 𝜇s) est appliquée pendant 20 minutes avant la LEC, le pôle négatif de l’électrostimulateur étant connecté au point 40V et le pôle positif à l’autre point, Une intensité appropriée (1 2mA) est réglée de telle sorte que le patient soit conscient de la sensation et qu’une légère vibration des muscles soit observable.

Dans le groupe sham-EA, les procédures ont été réalisées comme celles du groupe EA100 Hz, mais sans recherche de « deqi » et sans.stimulation des points d’acupuncture par le courant électrique. Les données telles que la fréquence et le dosage des besoins analgésiques, le score de la douleur, les signes vitaux, ainsi que la satisfaction de la procédure ont été recueillies.

Les résultats ont montré que l’intervalle de la première demande analgésique, la fréquence / dose totale d’analgésiques supplémentaire, le temps de récupération de l’anesthésie et la satisfaction étaient tous meilleurs à la fois pour le groupe EA 100 Hz et le groupe sham-EA.

Pour le groupe EA 100 Hz, il a été noté un meilleur soulagement des sensations douloureuses par l’effet retardé de l’apparition de la douleur. D’après cette étude, l’EA 100 Hz et l’EA simulée soulagent avec efficacité la douleur causée par la LEC et contribuent à réduire la dose d’analgésiques utilisée.

L’électroacupuncture améliore la fonction vésicale après rachianesthésie

La rachianesthésie est la technique la plus simple et la plus fiable en anesthésie régionale. Elle est largement utilisée pour les interventions basses de l’abdomen, du bassin, du périnée, et la chirurgie des membres inférieurs. Par rapport à l’anesthésie générale, l’anesthésie rachidienne a des nombreux avantages dont la récupération rapide, un faible inconfort du patient en cours de procédure et une diminution du besoin d’analgésie postopératoire. Mais, la rachianesthésie est susceptible d’entraîner un dysfonctionnement du détrusor en raison du bloc des voies réflexes afférente et efférente de la miction, pouvant ainsi conduire à une dilatation de la vessie. Lorsque la vessie est trop dilatée, la contractilité du détrusor s’affaiblit et induit une rétention urinaire postopératoire. Une équipe chinoise a réalisé une étude pour évaluer l’action de l’électroacupuncture sur la récupération de la fonction vésicale après anesthésie rachidienne.


 

Voir en ligne : Gao Y, ZhouX, Dong X, Jia Q, Xie S, Pang R. Electroacupuncture for Bladder Function Recovery in Patients Undergoing Spinal Anesthesia. Evid Based Complement Alternat Med. 2014 ;2014:892619. doi : 10.1155/2014/892619. Epub 2014 Dec 24.


Soixante et un patients ayant reçu une rachianesthésie ont été recrutés et répartis de façon aléatoire dans deux groupes : groupe EA traité par électroacupuncture (n = 31) et groupe contrôle (n = 30) sans aucun traitement. Le critère principal d’évaluation était l’incidence de la vessie dilatée et de la rétention urinaire postopératoire. Les critères secondaires étaient le temps d’obtention de la miction spontanée, le volume d’urine évacué et les événements indésirables. Les points d’acupuncture 3VC (Zhong Ji), 4VC (Guan Yuan) et 29E bilatérale (Gui Lai) ont été sélectionnés. Après insertion des aiguilles, la stimulation électrique a été appliquée pendant 30 minutes, à basse fréquence (2 Hz) en stimulation onde continue. Tous les participants ont complété l’étude. Pendant le suivi post-opératoire, le nombre de patients avec vessie dilatée du groupe EA est significativement inférieur à celui du groupe contrôle (16,1% versus 53,3%, p <0,01). Cependant, aucune différence significative n’a été observée dans l’incidence de la rétention urinaire post-opératoire entre les deux groupes (0% contre 6,7%, p> 0,05). En outre, un temps plus court à la reprise de la miction spontanée a été constaté dans le groupe EA par rapport au groupe contrôle (228 min contre 313 min, P <0,001), alors que le volume d’urine et les effets indésirables n’ont pas présenté de différence significative entre les deux groupes. En termes de différence d’âge, les patients les plus jeunes (≤50 ans) avaient pris moins de temps pour récupérer une miction spontanée par rapport aux plus âgés (> 50 ans) dans le groupe EA, alors qu’aucune différence significative n’a été observée dans le groupe témoin. Concernant la dilatation de la vessie, le groupe des plus jeunes et celui des plus âgés avaient présenté un pourcentage similaire dans le groupe EA (12,5% contre 17,4%) et le groupe témoin (50% contre 55%), respectivement. En outre, aucune différence significative n’a été observée entre les hommes et les femmes dans les deux groupes. Chez les patients subissant une anesthésie rachidienne, l’électroacupuncture réduit la survenue de vessie dilatée et raccourcit le temps de reprise de la miction spontanée. Elle peut représenter une stratégie pour traiter le dysfonctionnement de la vessie suite à une rachianesthésie.