Dyspepsie fonctionnelle : efficacité de l’acupuncture comme thérapie complémentaire


Dyspepsie fonctionnelle : efficacité de l’acupuncture comme thérapie complémentaire

     Dans un essai clinique contrôlé randomisé, trente patients âgés de 18 à 60 ans et souffrant de dyspepsie fonctionnelle selon les critères de Rome III ont été répartis en deux groupes. Les personnes infectées par Helicobacter pylori sont exclues de l’étude. Le 1er groupe (GI) est soumis pendant quatre semaines à un traitement médicamenteux associé à un traitement par acupuncture spécifique. Le groupe contrôle (GII) est soumis pendant quatre semaines à un traitement pharmacologique et acupuncture non spécifique. Comme traitement médicamenteux, les patients reçoivent domperidone en cas de dyspepsie fonctionnelle de type inconfort post-prandial ou omeprazole en cas de dyspepsie fonctionnelle de type douleur épigastrique. Le traitement par acupuncture comporte au total douze séances, au rythme de trois séances/semaine. Chaque séance dure 40 minutes. Les points utilisés dans le groupe GI sont : 6MC, 4GI, 12 VC, 36 E, 3P, 44E. Pour GII, les points utilisés sont situés sur les mêmes méridiens mais décalés : 5MC, 3GI, 11VC, 35E, 2P, 43E. Les symptômes gastro-intestinaux, l’anxiété et la qualité de vie ont été évalués à la fin du traitement et trois mois après.
Après quatre semaines de traitement, les symptômes gastro-intestinaux sont améliorés dans les deux groupes : (55 ± 12 vs 29 ± 8,8) pour GI et (50,5 ± 10,2 vs 10,5 ± 46) pour GII. La qualité de vie était significativement meilleure dans le groupe I que dans le groupe II (93,4 ± 7,3 vs 102,4 ± 5,1). L’anxiété et la dépression étaient significativement plus faibles dans le groupe I que dans le groupe II. Trois mois après le traitement, les symptômes gastro-intestinaux sont restés meilleurs dans le groupe I, lorsqu'on les compare aux valeurs avant traitement.
Chez les patients atteints de dyspepsie fonctionnelle, l’acupuncture comme traitement d’appoint au traitement médicamenteux conventionnel donne de meilleurs résultats que le traitement médicamenteux conventionnel sans acupuncture. D'autres études avec davantage de patients sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

Lima FA , Ferreira LE , Pace FH. Acupuncture effectiveness as a complementary therapy in functional dyspepsia patients. Arq Gastroenterol . 2013 juil.-sept ; 50 (3) :202-7 . doi: 10.1590/S0004-28032013000200036.


L’électroacupuncture soulage les douleurs postopératoires de la chirurgie inguinale

     La douleur postopératoire est l’un des problèmes les plus fréquents et gênants que l’on retrouve dans les services de chirurgie. Le but de cette étude est d’évaluer l’efficacité de l’électroacupuncture sur le contrôle de la douleur postopératoire après une chirurgie inguinale. Méthodes : Quatre-vingt-dix patients de sexe masculin, devant bénéficier de chirurgie inguinale, ont été inclus et répartis au hasard en deux groupes : électroacupuncture et témoin.
L’électroacupuncture (2 Hz à 2-5mA réalisée 30 mn avant l’intervention et également à 1 et 2 h après, à raison de 20 mn à chaque session) a été appliquée sur GI4 et ES36 et deux autres aiguilles sur les bords de la cicatrice. On plaça dans le groupe témoin les mêmes électrodes sur les mêmes points mais sans stimulation électrique. La douleur postopératoire a été quantifiée par un observateur en aveugle dans les deux groupes à l’aide d’une échelle visuelle analogique (EVA). Résultats : l’intensité de la douleur et l’utilisation d’analgésiques étaient significativement plus élevées dans le groupe témoin (p<0,05). Dans le groupe électroacupuncture, les scores de la douleur à l’EVA étaient significativement plus faibles que le groupe témoin à 30 mn, 1 et 2 h en postopératoire. Les vertiges liés aux effets secondaires dus aux opioïdes sont réduits de façon statistiquement significative dans le groupe électroacupuncture versus groupe témoin (P<0,05). En conclusion, l’électroacupuncture peut réduire la prise d’analgésiques chez des patients après une chirurgie inguinale, par contrôle de la douleur postopératoire.
Taghavi R, Tabasi KT, Mogharabian N, Asadpour A, Golchian A, Mohamadi S, Kabiri AA. The effect of acupuncture on relieving pain after inguinal surgeries. Korean J Pain. 2013;26(1):46-50.


La moxibustion améliore l’efficacité de l’acupuncture dans l’insomnie

 

Nuit profonde : la galaxie d'Andromède.   

Dans un essai contrôlé randomisé, cent-vingt patients sont répartis de façon aléatoire en deux groupes. Agés entre 18 et 65 ans, ils souffrent d’insomnie de plus de six mois. Les patients insomniaques en relation avec des maladies somatiques ou mentales, ainsi que ceux ayant utilisé de façon prolongée des tranquillisants ou d'autres médicaments sont exclus de l’étude. Les soixante patients du groupe expérimental sont traités une fois par jour, dans l’après-midi, pendant 15 jours, par acupuncture et moxibustion. Les points puncturés ont été : baihui (20VG), sishencong (EX -HN 1), shenmai (62V) et zhaohai (6Rn). La moxibustion est effectuée pendant 40 minutes aux deux points 20VG et EX –HN1. Les aiguilles sont manipulées une fois toutes les 10 minutes. Les patients du groupe contrôle (n=60) sont soignés uniquement par acupuncture, une fois par jour dans l’après-midi, pendant 15 jours. Les points utilisés ont été shenmen (7C), neiguan (6MC) et sanyinjiao (6Rt).
L’index de qualité du sommeil de Pittsburgh (PSQI) est utilisé pour comparer l'amélioration du sommeil entre les deux groupes. L’évaluation est faite avant l’inclusion, puis une semaine, et deux semaines après le traitement.
Les scores de PSQI ont diminué pour les deux groupes. Par rapport au groupe témoin, le taux d’efficacité dans le groupe expérimental est meilleur (87,7 %  vs  76,3 %). Cette réduction est plus importante dans le groupe expérimental concernant les critères : qualité du sommeil, temps d'endormissement et vigilance diurne (P < 0,05).


Gao X, Xu C, Wang P, Ren S, Zhou Y, Yang X, Gao L. Curative effect of acupuncture and moxibustion on insomnia: a randomized clinical trial. J Tradit Chin Med. 2013 Aug;33(4):428-32.


Rhinite allergique : les effets anti-inflammatoires de l’acupuncture sont mieux connus

 Les molécules intervenant dans les mécanismes physiopathologiques de la rhinite allergique.  CGRP: calcitonin gene-related peptide, SP: substance P, VIP: vasoactive intestinal peptide, NKA : neurokinine A, NGF : nerve growth factor, TNF- α : tumour necrosis factor alpha, IL-1: interleukine 1, IL-4: interleukine 4, IL-6: interleukine 6, IL-10: interleukine 10.      

 La Littérature Classique indique que l’acupuncture a été utilisée depuis des millénaires pour traiter de nombreuses affections inflammatoires, y compris la rhinite allergique. Des recherches récentes ont objectivé que certains des mécanismes qui sous-tendent l’activité anti-inflammatoire passent par une médiation des voies sympathiques et parasympathiques. L’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien a également été impliqué dans la médiation des effets anti-œdémateux de l’acupuncture, mais pas dans l’action antalgique au cours de l’inflammation. Les autres effets anti-inflammatoires décrits de l’acupuncture incluent une action antihistaminique et une régulation négative des cytokines pro-inflammatoires (comme le TNF-α, IL-1 β, IL-6 et IL-10), des neuropeptides pro-inflammatoires (comme la SP, CGRP, VIP), et des neurotrophines (telles que le NGF et le BDNF) qui peuvent améliorer et prolonger la réponse inflammatoire. L’acupuncture a montré aussi qu’elle pouvait réprimer l’expression de la COX-1, COX-2 et iNOS au cours de l’inflammation induite expérimentalement. Une régulation négative (down-régulation) de l’expression et de la sensibilité des transient receptor potential vanilloide 1 (TRPV1) après l’acupuncture a été également rapportée. En résumé, l’acupuncture peut exercer des effets anti-inflammatoires à travers un réseau complexe d’actions neuro-endocrino-immunologiques. Beaucoup de ces effets anti-inflammatoires de l’acupuncture sont en rapport direct avec la rhinite allergique, mais d’autres recherches sont nécessaires pour élucider précisément comment les mécanismes immunitaires pourraient être modulés par acupuncture dans la rhinite allergique.
McDonald JL, Cripps AW, Smith PK, Smith CA, Xue CC, Golianu B. The anti-inflammatory effects of acupuncture and their relevance to allergic rhinitis: a narrative review and proposed model. Evid Based Complement Alternat Med. 2013 ;2013:591796.

 

 Effet de l’acupuncture dans la fluorose squelettique


 Radiographie de l'avant-bras chez un patient atteint de fluorose squelettique montrant une augmentation de la densité osseuse et des calcifications entre le radius et le cubitus (iconographie issue d’un document de la FAO : Latham MC. La nutrition dans les pays en développement. 2001. Available from : URL http://www.fao.org/DoCreP/004/W0073F/w0073f22.htm.    

La fluorose est due à une prise excessive de fluor, dans l'eau potable fluorée par exemple. Un niveau modéré d'exposition chronique (supérieur à 1,5 mg/l d'eau) est assez courant. Une ingestion à long terme de grandes quantités peut mener à des problèmes squelettiques potentiellement graves (fluorose squelettique). Les premiers symptômes d'une fluorose squelettique incluent une rigidité et une douleur dans les articulations. Dans les cas graves, la structure de l'os peut changer et les ligaments peuvent se calcifier, avec un affaiblissement des muscles et des douleurs.
Pour évaluer l'effet de l'acupuncture sur la fluorose squelettique endémique (FSE), quatre-vingt-dix-neuf sujets (âgés de 30 à 75 ans) souffrant de FSE sont inclus dans un essai contrôlé randomisé. Ils sont répartis de façon aléatoire en deux groupes : un groupe de traitement par acupuncture et électroacupuncture (n=68, dont 27 hommes et 42 femmes) et un groupe témoin (n=31, dont 12 hommes et 19 femmes).
Le traitement par acupuncture est basé sur les principes de MTC : favoriser la circulation du Sang pour éliminer la stase du Sang, dissiper le Vent et éliminer l'Humidité, ainsi que soulager la douleur par des points locaux. Le traitement est réalisé au rythme d’une séance tous les deux jours, par cycle de un mois. Le traitement total comporte deux cycles. Chaque séance dure 30 minutes. Les points de base utilisés sont les suivants : 17 VG, 17V, 11GI, 4GI, 12Rt, 10Rt, 6Rt, 40E. Des points locaux sont ajoutés en cas de douleur (épaule : 15GI ; coude : 5P ; poignet : 4TR ; cou : 10V ; taille : 3VG ; hanche : 30VB ou 29VB ; genou : 35E, cheville : 41E ; points ashi. L’électroacupuncture est appliquée aux points 11GI, 4GI en unilatéral du même côté, et aux points locaux des deux côtés. Les aiguilles non associées à l’électroacupuncture sont manipulées manuellement (enfoncer ; soulever et rotation) pendant 1 minute toutes les 15 minutes. Le groupe contrôle est traité par Caltrate® et vitamine D en comprimés. Le fluorure urinaire, la calcémie, le taux de phosphate sérique ainsi que la douleur  ont été évalués avant et après traitement.
Les résultats ont montré que chez les patients atteints de FSE, l’acupuncture, comme les médicaments, peut soulager avec efficacité la douleur (avec meilleur effet de l'acupuncture ; P <0,05). L’acupuncture peut aussi réduire le taux sérique de calcium et de phosphate. Mais l'effet de l'acupuncture est supérieur car le taux de fluorure urinaire est augmenté après un traitement par acupuncture alors qu’il reste inchangé après la prise de médicaments.


Jincao Z, Zhongchao W, Zhongjie C, Xiaoguang Z, Jing H, Yue J, Guiran L, Li P. Clinical Effect of Acupuncture on Endemic Skeletal Fluorosis: A Randomized Controlled Trial. Evid Based Complement Alternat Med. 2013;2013:839132. doi: 10.1155/2013/839132. Epub 2013 Nov 17.

 

Assistance médicale à la procréation par acupuncture : consensus vers un nouveau protocole


     Quinze acupuncteurs ayant une vaste expérience de l’acupuncture dans l’assistance médicale à la procréation (AMP) ont défini un protocole d’acupuncture avec un consensus d’accord à 80%. Ce consensus propose des orientations pour des recherches cliniques plus poussées. Le protocole de traitement comprend l’utilisation de l’acupuncture en médecine traditionnelle chinoise avec utilisation d’acupuncture manuelle. Le premier traitement est administré entre les 6e et 8e jour de l’AMP, deux autres séances seront administrées le jour du transfert d’embryon avec puncture des points 8Rt (diji), 10Rt (xuehai), 3F (taichong), 29E (guilai), 4VC (guanyuan) et après le transfert : 20VG (baihui), 3R (taixi), 36E (zusanli), 6Rt (sanyinjiao) et 6MC (neiguan). On utilisera aussi le point d’auriculothérapie : shenmen et enfin zigong.

 


Smith CA, Grant S, Lyttleton J, Cochrane S. Development of an acupuncture treatment protocol by consensus for women undergoing Assisted Reproductive Technology (ART) treatment. BMC Complement Altern Med. 2012 Jul 7;12(1):88.


 


 

 

 

Etat de l’évaluation de l’acupuncture en rhumatologie en 2015

Evaluation de l’acupuncture

 

 

 

 Objectifs

 Nous proposons dans cet article une actualisation de notre précédent travail concernant un état de lieux de l'évaluation de l'acupuncture dans le domaine de la rhumatologie [Goret 2007]. Il s'agit d'identifier dans la littérature médicale l'ensemble des revues structurées comportant les quatre critères suivants :

1.      recherche bibliographique explicite ;

2.      évaluation de la qualité méthodologique des essais inclus ;

3.      inclusion et analyse distincte des essais contrôlés randomisés (ECR) ;

4.      terme “acupuncture” ou équivalent dans le titre de la publication, ou apparaissant explicitement dans les conclusions.

Une revue structurée est une revue de la littérature qui annonce clairement ses objectifs, outils ou méthodes et qui procède selon une méthodologie explicite et reproductible. Il en existe deux types : la synthèse méthodique et la méta-analyse (qui comporte l’analyse quantitative statistique des données des essais inclus). Les revues structurées constituent le plus haut niveau de preuve pour une thérapeutique donnée [Gerlier 2004].

 

Résultats

 Au 1er janvier 2016 nous avons répertorié un total de 73 publications dans le domaine de la rhumatologie.  Les revues sont décrites en détail dans le tableau IV classé par pathologies. Il est rapporté pour chacune de ces revues le support de publication et son impact factor, les comparaisons effectuées et le nombre d'ECR par comparaison, l'échelle utilisée pour l'évaluation de la qualité méthodologique des essais et le pourcentage d'essais de haute qualité, les conclusions formulées par les auteurs. Nous avons choisi d'utiliser un système de cotation à 4 niveaux de ces conclusions afin de pouvoir rendre compte plus facilement de l'état de l'évaluation dans les différentes pathologies (tableau I). Ces cotations figurent ainsi dans le tableau de synthèse (tableau II) et à la suite des conclusions des auteurs dans le tableau descriptif (tableau IV).

 Tableau I. Cotation des conclusions des auteurs des revues méthodiques. 

☆☆☆

Recommandation de l'acupuncture dans l'indication, effet spécifique mis en évidence

☆☆

Données et conclusions en faveur d'une recommandation de l'acupuncture dans l'indication

Données positives mais quantitativement ou qualitativement insuffisantes

Absence de données ou données négatives ou données contradictoires

 

Tableau II. Tableau de synthèse.

 

Pathologie

Auteurs

Nbre

ECR

Nbre

patients

Conclusions

Douleurs

musculo-squelettiques

Law 2015 (laser-acupuncture)

49

2360

☆☆

Lee 2008 (venin d'abeille)

11

877

☆☆☆

Tough 2008 (trigger points)

7

564

Fibromyalgie

Yang 2014

9

523

☆☆

Cao 2013

16

1081

☆☆

Deare 2013

9

395

Wang 2011

6

323

☆☆

Cao 2010

20

1015

☆☆

Langhorst 2010

7

385

Mayhew 2006

5

316

Ø

Sim 2002

1

70

Berman 1999

3

149

Arthrose

Manyanga 2014

12

1963

☆☆

Manheimer 2010

16

3498

☆☆

Kwon 2006

18

1981

☆☆☆

Ernst 1997

13

497

☆☆

Polyarthrite rhumatoïde

Sun 2014 (moxibustion)

8

494

Choi 2011 (moxibustion)

4

347

Lee 2008

8

1002

Ø

Casimoro 2002

2

84

Ø

Arthropathie goutteuse

Lee 2013

10

852

☆☆

Epicondylalgie

Tang 2015 (fonction articulaire)

4

309

Ø

Gadeau 2014

19

1190

☆☆☆

Chang 2014

9

527

☆☆

Buchbinder 2007

5

nd

Bisset 2005

4

148

☆☆☆

Trinh 2004

6

282

☆☆

Green 2002

4

239

Ø

Epaule douloureuse

Dong 2015 (impingement syndrome)

2

516

☆☆

Wang 2015

9

 

☆☆

Vickers 2012

4

564

☆☆

Green 2005

8

525

Grant 2004

1

52

☆☆

Michener 2004

2

73

Johansson 2002 (syndrome sous-acromial)

1

52

☆☆

Epaule gelée

Peng 2007

6

608

☆☆

Cervicalgies et lombalgies

Smith 2000

13

537

Ø

Cervicalgies

Yuan 2015

23

1717

☆☆

Kan 2013 (aiguille scalpel)

13

1419

☆☆

Graham 2013

12

1157

☆☆

Moon 2013 (whisplash syndrome)

6

348

☆☆

Vickers 2012

5

3488

☆☆☆

Wang 2011 (acupuncture abdominale)

8

909

non interprétable

Fu 2009

14

4249

☆☆

Trinh 2007

10

661

Kjellman 1999

4

130

Ø

White 1999

14

722

Ø

Lombalgies 

Yuan 2015

42

7488

☆☆☆

Hu 2014

56

6616

☆☆

Xu 2013

13

2678

☆☆

Lam 2013

25

6078

☆☆☆

Vickers 2012

10

4932

☆☆☆

Hutchinson 2012

7

5609

☆☆

Yuan 2008

22

6359

☆☆

Manheimer 2005

33

2310

☆☆☆

Furlan 2005

35

2861

☆☆☆

Ernst 2002

12

629

☆☆

Strauss 1999

4

nd

Ø

Van Tulder 1999

11

544

Ernst 1998

12

629

☆☆

Lombalgies aigues

Lee 2013

11

4249

☆☆

Hernie discale lombaire

Li 2015 (aiguilles chaudes)

15

1146

☆☆

Luo 2005

10

1265

☆☆

Sciatique

Ji 2015

12

1842

☆☆

Qin 2015

11

962

☆☆

Luijsterburg 2007

1

30

Coxarthrose

Kwon 2006

3

144

Genou douloureux

Hou 2015

12

2535

☆☆

Corbett 2013

22

2167

☆☆☆

Cao 2012

14

3835

☆☆☆

Vickers 2012

9

2713

☆☆☆

Manheimer 2010

13

3360

☆☆☆

Manheimer 2007

9

2821

☆☆☆

White 2007

13

2362

☆☆☆

Bjordal 2007

7

933

☆☆

Kwon 2006

14

1735

☆☆☆

Fernandez 2002

4

230

Ezzo 2001

7

393

☆☆

Entorse de la cheville

Park 2013

17

1820

Talalgie

Clark 2012

5

249

☆☆

Haut du formulaire

 

Commentaires

73 publications sont répertoriées soit 43 supplémentaires par rapport à 2007. Ces publications concernent 17 pathologies contre 10 en 2007, soit 7 pathologies nouvelles : douleurs musculo-squelettiques, arthropathie goutteuse, épaule gelée, lombalgie aiguë, hernie discale lombaire, talalgie et entorse de la cheville. Les revues de Vickers 2012 et de Kwon 2006 portent sur plusieurs pathologies (cervicalgies- épaule douloureuse – cervicalgies – lombalgies - genou douloureux pour Vickers 2012 et arthrose – coxarthrose - gonarthrose pour Kwon 2006) mais dont les données sont analysées de façon distincte. Inversement la revue de Smith 2000 porte sur un ensemble cervicalgies- lombalgies dont les données ne peuvent être dissociées. 

En comptabilisant pour chaque pathologie le nombre d'ECR inclus dans la synthèse la plus complète, les données 2015 sont basées sur un total de 252 ECR contre 104 en 2007.  Le nombre d'ECR recensés dans notre base de données Acudoc2 (www.acudoc2.com) dans le domaine de la rhumatologie était 1691 en 2015 et de 981 en 2007.  C'est-à-dire que les revues structurées n'analysent que 15 % des données disponibles. Cela est lié à plusieurs facteurs :

- le champ des pathologies couvert par les ECR est naturellement plus large que celui des revues ;

- la non-inclusion pour des raisons pratiques des essais en langues asiatiques ;

- l'exclusion dans beaucoup de revues de la comparaison de deux techniques d'acupuncture (acupuncture versus acupuncture, voir tableau IV, colonne "comparaisons"). Cette exclusion que l'on n'observe pas dans l'évaluation des médicaments (par exemple comparaison de deux AINS) est un biais significatif dans l'approche de l'évaluation de l'acupuncture [Nguyen 2015].

Le pourcentage d'essais de haute qualité inclus a baissé (46% contre 69%). Cette baisse s'explique par l'apparition de revues structurées réalisées par des équipes chinoises qui incluent des essais chinois plus ou moins anciens et de moindre qualité méthodologique. Comme nous l'avons vu, ces essais n'étaient que rarement pris en compte avant 2007 car d'accès plus difficile.  

Sur l'ensemble des données récentes, on peut faire état de conclusions concordantes (au moins deux revues récentes de moins de 5 ans) favorables à l'acupuncture (☆☆) dans la fibromyalgie, l'arthrose, l'épicondylite, l'épaule douloureuse, les cervicalgies, les lombalgies et sciatiques, le genou douloureux.  Un effet spécifique versus acupuncture factice (☆☆☆) est mis en évidence dans des revues concordantes (au moins deux revues récentes de moins de 5 ans) dans l'épicondylalgie, les lombalgies et le genou douloureux.

Ces données sont pour le moins équivalentes sinon supérieures à nombre de thérapeutiques usuelles dans le champ conventionnel de la rhumatologie. Elles ne sont pourtant pas prises en compte dans les recommandations des sociétés savantes correspondantes.  C'est ainsi que dans le traitement du genou douloureux alors que l'acupuncture dispose d'un ensemble solide de données mettant en évidence une efficacité spécifique, l'OARSI (Osteoarthitis Research Society International) conclut à une efficacité "incertaine" et exclut l'acupuncture de ses recommandations [Mcalindon 2014].  On observe la même distorsion et inégalité dans l'analyse des données par rapport aux autres thérapeutiques dans les recommandations relatives à la prise en charge de la migraine de la SFEMC (Société française d’étude des migraines et des céphalées [Lanteri-Minet 2013]. Ce problème se retrouve sur un plan plus général dans le rapport de l'INSERM sur l’"Évaluation de l’efficacité et de la sécurité de l’acupuncture" [Barry 2014]. Cela doit amener les médecins acupuncteurs à une réflexion sur les raisons tant internes qu'externes de cet état de fait et sur les réponses à apporter [Nguyen 2015].  

Par rapport à 2007, nous observons l'apparition de revues structurées portant spécifiquement sur des techniques particulières d'acupuncture (acupuncture étant considéré comme le terme générique) : évaluation de la moxibustion [Coi 2011, Sun 2014, Gadeau 2014], des aiguilles chaudes [Li 2015], de la laser-acupuncture [Chang 2014, Law 2015], de l’acupuncture abdominale [Wang YW 2015], des points ashi ou des triggers points [Tough 2008, Wang KF 2015], de l'aiguille-scalpel [Kan 2013] ou encore de la chimiopuncture au venin d’abeille [Lee MS 2008].

 Tableau III. Evolution des données : tableau de synthèse comparatif des revues méthodiques  incluses par rapport à 2007.

 

 

2007

2015

Nombre de revues méthodiques

30

73

Nombre de pathologies

10

17

Nombre d’ECR

104

252

Pourcentage ECR haute qualité

69%

46%

Impact Factor moyen

3,49

2,92

Pourcentage de revues cotées ☆☆☆

20%

21%

Pourcentage de revues cotées ☆☆

37%

48%

Pourcentage de revues cotées

13%

18%

Pourcentage de revues cotées

30%

13%

Nombre de pathologies avec au moins deux  revues cotées  à ☆☆☆ ou ☆☆

5

10

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

           

 

 

 

 Dr Olivier Goret,

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  Dr Johan Nguyen. 

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