Un récent voyage en Chine m'a convaincu de la dimension
planétaire de la civilisation dans laquelle nous allons de plus en plus
être amenés à vivre. Les règles du tourisme international comme
l'universalité de moyens techniques de production conduisent à une
normalisation un peu grise.
Nous penserons, désirerons et ferons, peut-être, bientôt
tous la même chose. L'autre sera plus difficile à trouver dans l'univers
technique de l'homme postmoderne. L'histoire des spécificités culturelles
est parquée dans des musées et des sites ou des monuments vite visités. Il est
clair que les langues resteront les témoins vivants de l'histoire de ces
spécificités qui font la richesse de l'humanité. On parle et on écrit toujours
le chinois en Chine. Bonne nouvelle! Si la pharmacopée chinoise a suscité
la curiosité des firmes pharmaceutiques occidentales, il persiste encore des
pharmacies traditionnelles, pour suivre des habitudes séculaires. La
médecine traditionnelle est également toujours vivante, et souhaitons que
nous ayons l'intelligence de préserver dans leurs indications les diverses
approches du phénomène humain que les médecines mettent aujourd'hui à notre
disposition. On peut ainsi espérer que l'homme du vingt-et-unième siècle,
évitant le piège de la normalisation, conservera tous ses possibles et sa
créativité.
Pourquoi ne pas apprendre à conjuguer Orient et
Occident, vivre la diversité; au lieu de s'enfermer dans la monotonie
technico-administrative, quelle que soit sa patrie
d'origine?
Patrick TRIADOU.