MÉRIDIENS, 1997- N° 108  

LA DOULEUR EN MÉDECINE TRADITIONNELLE CHINOISE

Par les Docteurs H.A. HANSSKE et Brigitte DELPORTE

Résumé. -La douleur et son traitement, la prise en charge du patient douloureux, sujet dans l'air du temps! (et des temps !).

Malgré les progrès dans la connaissance de la neurophysiologie de la douleur et de la pharmacologie, la prise en charge de la douleur reste encore très difficile dans de nombreux pays, pour des raisons culturelles, religieuses, spirituelles, éthiques voire personnelles et les résultats obtenus sont très variables.

En France, seulement 1 patient sur 3 se dit soulagé, alors que 8 médecins sur 10 estiment bien traiter la douleur !!! On sait maintenant que l'approche de la souffrance doit être pluridisciplinaire. L'acupuncture dont les mécanismes d'action sur la douleur sont éclaircis et dont l'efficacité est mieux connue peut prendre une place dans cette prise en charge multidimensionnelle.

Cet article issu d'un mémoire de diplôme inter universitaire (Université de LILLE 1996) d'acupuncture explore et décrit le cadre médical dans lequel la médecine se trouve aujourd'hui.

 

Mots clés. -Douleur -Acupuncture –Traitement

Summary. -Pain and its treatment, and the responsibility for a patient in pain are topics of the present period but also of every period.

Despite the progress made in understanding the neurophysiology and pharmacology of pain, accepting the responsibility for a patient in pain still remains something very difficult in numerous countries for reasons that are cultural, religious, spiritual, moral, even personal and the results obtained are very variable.

in France 1 patient in 3 professes to have experienced relief, while 8 doctors out of 10 consider that they treat pain well. We now know that the approach to suffering should be multidisciplinary. The way acupuncture reacts on pain has been made clear and its effectiveness is better known and so it can be included in this multidimensional responsibility.

This article deriving from an inter-university dissertation (the University of Lille, 1996) in acupuncture investigates and describes the medical framework within which medicine finds itself today.

 Keywords. -Pain -Acupuncture -Treatment.

INTRODUCTION

           La douleur, si commune et subjective à la fois, l'homme s'est toujours acharné à la vaincre.

Que connaît-on de la physiologie de la douleur actuellement? Quelles sont les réponses apportées au malade douloureux aigu ou chronique? Quels sont les mécanismes d'action de l'acuponcture dans la douleur? Que peut apporter actuellement l'acuponcture et les acuponcteurs à la prise en charge du patient douloureux?

           Nous essayerons d'apporter quelques éléments de réponses à toutes ces questions à travers cet article.

La définition de la douleur qui paraît la plus satisfaisante est celle proposée par l'Association Internationale de l'étude de la Douleur (IASP) et par Merskey en 1979.

"La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle ou décrite en de tels termes". Cette définition intègre la dimension affective et émotionnelle à la dimension sensorielle. Elle rend compte de l'ensemble des mécanismes générateurs.

I- LA DOULEUR EN MEDECINE TRADITIONNELLE CHINOISE

                           (la traduction est faite en PIN YIN)

1 -ANALYSE DE LA DOULEUR SELON LES 8 RÈGLES DIAGNOSTIQUES

La douleur sous l'angle des 8 règles diagnostiques est le témoin d'un trouble de la circulation énergétique, du sang ou des deux, et le témoin d'un conflit Yin-Yang perçu par l'individu.

Il faut donc analyser la douleur selon les 8 règles:

-Yin-Yang

-Vide-Plénitude

-Froid-chaleur

                           -Intérieur-extérieur

a) Du point de vue Intérieur-Extérieur (Biao Ii)

On localise la douleur en superficie ou en profondeur par rapport aux

Méridiens principaux ou secondaires.

Cela permet de rendre compte de l'évolution de la douleur, elle: -devient profonde, s'aggrave

-devient plus superficielle, s'améliore.

Vous pouvez lire l'article entier dans la version papier de Méridiens numéro 108

 

 

ACUPUNCTURE ET IMMUNITÉ

par Dr Marc PETITPIERRE

Résumé. -Nous aimerions dans cet article, à la lumière des connaissances récemment acquises dans le domaine de l'immuno-allergologie, montrer que des approches aussi différentes que la médecine traditionnelle chinoise et la médecine occidentale décrivent en fait les mêmes phénomènes.

On différentie par exemple également en médecine chinoise une phase aiguë et tardive dans la réaction allergique, et l'on fait aussi une différence entre allergie respiratoire et cutanée. Le traitement de ces affections apparemment proches utilise en effet des points différents. Il devrait être possible dans l'avenir de spécifier l'action de certains de ces points immuno-actifs en terme de neuro­-médiateurs ou de cytokines, et de baser ainsi nos traitements également sur des données occidentales.

Par ailleurs, l'établissement d'une parente étroite entre cellules cérébrales et immunitaires et la compréhension de leur mode de communication montre qu'il est possible d'agir par le biais du SNC sur les cellules immunitaires, et ouvre de nouvelles perspectives dans notre compréhension du mode d'action de l'acupuncture dans ce domaine.

Mots clés. -Immunologie -Allergie -Acupuncture.

Summary. -We try to demonstrate that the Traditional Chinese Medicine and the Weestern Medecine, although quite different in their way of thinking, describe exactly the same phenomena in the field of immuno-allergology, concerning for example the immediate and late phases of the allergic reaction, or the differences between respiratory and skin allergies. We should be able in the future to characterize the action of the immuno-active acupoints in terms of neuro-mediators or cytokins, and so to use for the choice of our treatment also occidental tools. Very important also for our between neural and immunological cells, and the knowledge of their way of communication.

Key words. -Acupuncture -Immunity -Treatment.

INTRODUCTION

Certains des effets de l'acupuncture sur le système immunitaire sont bien établis; ils ont fait l'objet d'une revue récente(30). Les médiateurs de cette action restent cependant totalement hypothétiques. Ce travail se propose de revoir brièvement les acquis récents de la médecine occidentale dans le domaine de l'immuno-allergologie, et de les confronter à l'approche chinoise du problème. En rapportant les traitements d'acupuncture traditionnellement utilisés pour certaines de ces affections aux données physio-pathologiques de plus en plus précises fournies par la recherche dans ce domaine, nous devrions être en mesure de spécifier l'action de ces Points en termes « occidentaux». Autrement dit, de déterminer leur Point d'impact dans le déroulement de la réponse immunitaire telle que nous la connaissons, et d'identifier peut-être ainsi les médiateurs de leur action. L'intérêt d'une telle démarche est évident. Si ces analogies se révèlent correctes, elles devraient nous permettre de baser nos traitements sur des connaissances scientifiques récentes et pour nous plus immédiatement compréhensibles. La vérification de la validité des analogies établies peut être faite de deux manières. D'une part en testant certains Points dans de nouvelles indications, dans le cas par exemple de pathologies peut-être cliniquement différentes mais dont nous savons qu'elles répondent à des mécanismes analogues; d'autre part, à l'inverse, en vérifiant si ces analogies nous permettent de retrouver à partir de nos données les Points traditionnellement utilisés. Nous verrons qu'on peut effectivement établir des rapprochements entre deux approches apparemment très différentes, et qu'une réflexion cosmogonique a pu pressentir des mécanismes que nous abordons par une recherche qui se situe au niveau de l'infiniment petit.

LA RÉPONSE IMMUNITAIRE

PRESENTATION DE L'ANTIGENE

Schématiquement, la réponse immunitaire commence avec l'incorporation de l'antigène par une cellule dite "présentatrice de l'antigène» (APC, Antigen Presenting Cell). Ce type de cellule, de la lignée macrophagique-monocytaire, fixe ou mobile, tisse juste au-dessous d'une première ligne de défense non spécifique (peau, muqueuses, mucus, IgA, etc.) et dans toutes les zones de contact avec l'extérieur un filet serré dans lequel va venir se prendre l'antigène qui aura réussi à pénétrer dans le milieu intérieur. Ces cellules vont incorporer l'antigène et le détruire de manière sélective, c'est-à-dire en conservant certains fragments peptidiques significatifs qui seront véhiculés à la surface cellulaire

Vous pouvez lire l'article entier dans la version papier de Méridiens numéro 108